17 mai 2024

Votations du 9 juin: Refusez le corporatisme médical à tout crin !

Oui au plafonnement à 10% des primes d'assurance-maladie !

Dans un article précédent (Assurance-maladie: l'emballement sans fin), je rappelais à quel point le système de santé suisse est non seulement dans une impasse, mais également dans une régression démocratique, politique et économique extrêmement grave depuis plusieurs années et qu'il est "champion du monde" pour faire supporter à sa population un coût de l'assurance maladie trois fois plus cher que la moyenne des pays européens qui n'a certes rien de honteuse et qu'on ne saurait comparer aux pays les plus miséreux de cette planète comme par exemple Haïti. Voilà une statistique qui n'est contestée par personne et dont personne ne parle parce qu'assurément elle est une infamie pour notre Helvétie.  Les causes profondes de ce mal sont parfaitement connues et sont à imputer au fédéralisme qui empêche toute réforme nationale sérieuse et aux nombreux corporatismes (pharmas, médecins et cliniques) qui profitent à l'excès de cette paralysie politique, faisant jouer tous les leviers du lobbyisme auprès de politiciens incapables de dissocier leurs intérêts particuliers de l'intérêt commun du pays. Au vu des circonstances, on aurait pu espérer qu'une large majorité de droite du Parlement en vienne à libérer tous les citoyens, à la fois assurés et otages qu'ils sont, de l'obligation de souscrire ou pas une assurance maladie, notamment sur les soins ambulatoires, ce qui sans le moindre doute aurait fait baisser instantanément et drastiquement les primes d'assurance-maladie et, pour le coup, réfréner l'ardeur mercantile de certaines entreprises et prestataires de soins. Dommage ! La droite parlementaire s'est finalement accommodée de cet impôt déguisé qui, par ses grandes largesses législatives, ne fait que sustenter à tout-va le secteur privé au préjudice des citoyens-contribuables. Mais tout n'est pas perdu pour autant, puisque, a contrario de la droite, la gauche de ce pays prend sérieusement ses responsabilités en proposant tout de même un pis-aller qui garantirait que le coût de l'assurance-maladie pour chaque citoyen ne dépassera pas au maximum le dix pour cent de ses revenus, ce qui est déjà considérable au vu de ce que supporte aujourd'hui en moyenne les pays européens. Si la mesure est acceptée en votation, l'emballement sans fin cessera pour la part que chaque assuré payera. En outre, ce garde-fou aura au moins le mérite de faire disparaître le cache-misère des subsides cantonaux et leur effet hypocrite et antalgique qui ne sert politiquement qu'à atténuer et masquer auprès de la population la démesure des coûts d'un système totalement perverti et  que plus personne ne contrôle. Voilà pour quelles raisons essentielles (mais il y en d'autres) il faut absolument dire oui au plafonnement des primes d'assurance-maladie le 9 juin prochain.

La voracité des serpents du Caducée

Non à l'interdiction de l'assistance au suicide dans les EMS !

En 2018, on croyait la cause entendue définitivement lorsque le Grand-Conseil genevois décida à l'instar d'autre cantons romands de permettre de pratiquer à la demande du patient l'assistance au suicide dans les établissements médico-sociaux (EMS). Aujourd'hui, la droite genevoise dont on peut aisément deviner les commanditaires, souhaite abroger ce droit fondamental qui non seulement porte atteinte à la liberté personnelle du patient, mais constitue immanquablement une inégalité de traitement (certainement anticonstitutionnelle) en comparaison d'un patient qui n'habite pas dans un EMS. En l'occurrence, on peut se demander de quoi les EMS ont-ils peur en permettant à un patient de solliciter une assistance au suicide, eux qui se veulent rassurants en déclarant que celle-ci n'est pas nécessaire, car les patients concernés retrouvent le goût de vivre  et, au pire, peuvent recevoir des soins palliatifs ? Mais justement, si ce qu'ils disent est absolument vrai dans tous les cas, pourquoi vouloir redouter une demande d'assistance au suicide justifiée d'un point de vue strictement personnel jusqu'à vouloir de façon extrémiste l'abrogation pure et simple de ce droit ? Au fond et à bien y réfléchir, la protection de ce droit fondamental prime avant tout sur l'usage qu'on en fait, car il se pourrait que ce soit l'ultime façon pour un patient d'exprimer son mal de vivre et son réel désespoir face à l'institution. Et de cet échec thérapeutique là, les EMS n'en veulent pas par crainte de la stigmatisation lors de mauvais traitements par exemple, mais aussi de la remise en question pourtant nécessaire lorsqu'elle est saine et constructive. C'est pourquoi il faut refuser l'abrogation de cette loi, car l'existence même de ce droit, qu'il soit utilisé ou pas, contribuera toujours et dans tous les cas de figure au bien-être des patients-résidents qui doivent pouvoir décider à tout moment de s'en aller ou pas.

03 mai 2024

Saga Delon: Favoritisme et dernier domicile connu


Une nouvelle fois, la famille Delon s'est invitée dans les médias pour s'épancher, non plus sur la "dame de compagnie" de leur père (voir l'article Alain Delon: «Tu n'es pas mon fils et ne le seras jamais»), mais sur les dispositions pour cause de mort prises par le patriarche et où l'on apprend qu'Anouchka Delon, sa fille d'un second mariage, recevra le double de la part réservée à ses deux fils Anthony et Alain-Fabien. Et les trois enfants de se déchirer sur le lieu où doit résider leur père avant qu'il ne décède, Anouchka souhaitant ardemment le rapatrier à Genève pour soi-disant des raisons médicales et ses deux frères s'opposant à ce transfert en prétextant qu'ils ne font que respecter la volonté exprimée par leur père en lui permettant de continuer à vivre dans sa résidence française de Douchy, lieu déjà choisi pour son futur sépulcre. Mais, ce qui se murmure au-delà des postures et des bons sentiments exprimés par chacun est que le choix du dernier domicile connu de l'acteur n'est pas sans incidence financière pour une succession qui pourrait s'élever à trois cents millions d'euros. En effet, le for de la succession, soit le droit applicable au règlement de celle-ci est déterminé par le pays où le défunt était domicilié en dernier. Si le droit français s'applique, les héritiers devront s'acquitter d'un impôt d'environ quarante pour cent sur leur part. En revanche, si la succession s'ouvre à Genève, c'est macache walou, puisque les héritiers en ligne directe seront exemptés d'impôt. Dans pareille situation, on ne peut évidemment pas s'empêcher de penser que les attentions d'Anouchka Delon à l'égard de son père ne soient pas strictement médicales, la médecine française n'ayant rien à envier a priori à la médecine helvétique, et que ce petit transfert au pays des banques et du chocolat permettrait d'économiser au passage la bagatelle de cent vingt millions d'euros d'impôt. Pourtant, nul doute que si les enfants avaient reçu de leur père une éducation strictement respectueuse et égalitaire des uns envers les autres, ils n'auraient aujourd'hui aucune peine à s'entendre en catimini sur ce petit arrangement de domicile à caractère "médical". Mais voilà, quand l'éducation parentale érige en norme le favoritisme d'un enfant sur sa fratrie, il contient en lui le germe de l'injustice et fait naître tôt ou tard des ressentiments tenaces et des rancunes insupportables au point où toute entente entre héritiers, même sur des enjeux financiers aussi élevés, devient impossible. L'héritier favorisé commet fatalement le péché d'hubris. Quant à l'autre héritier, forcément dénigré, il se bat pour sa dignité, peu importe ce qui lui en coûtera. Et quand bien même il pourrait y avoir naturellement une préférence, tout l'art d'un parent exemplaire est précisément de ne point la montrer afin de ne pas en abuser au su et au vu de tous. À défaut et sans en avoir eu véritablement conscience, les choix éducatifs faits par Alain Delon pourraient bien aujourd'hui se retourner contre l'héritage familial qui risque de payer chèrement ce que l'acteur a su faire fructifier pendant toute une vie. Ironie pathétique d'un destin écrit par avance, mais qu'on se gardera bien de plaindre pour autant.

19 avril 2024

Dénis et délires pathologiques: les chemins scabreux qui mènent à la perdition.

Faute d'avoir pu trouver un cadavre correspondant à l'ADN de Xavier Dupont de Ligonnès, l'homme suspecté d'avoir massacré toute sa famille peut être considéré à ce jour comme toujours vivant, déjouant possiblement son arrestation pour échapper à la justice de son pays. Et, à défaut de l'arrêter et le juger, on risque de s'interroger encore longtemps  sur les causes de cette tuerie inimaginable, même si l'on sait que les dénis de réalité sont souvent les signes avant-coureur d'une affection psychologique, voire psychiatrique, qui peut déboucher sur des drames effroyables. En revanche, ce qui paraît le plus inquiétant et semble relever d'une forme d'atavisme familial est le comportement de la sœur de l'auteur présumé des faits qui aujourd'hui réfute catégoriquement les preuves récoltées par la justice tout en affirmant le plus bizarrement du monde que la famille au complet serait toujours vivante et vivrait à l'étranger sous de faux noms. On peut comprendre que tout proche puisse ressentir à l'égard de cette tragédie une honte indicible. Mais, dans ce cas ne vaut-il pas mieux se réfugier dans le mutisme, changer de nom et d'adresse et tout faire pour oublier et que personne ne se souvienne ? Au lieu de ça, la sœur croit judicieux de rappeler cette tragédie à l'opinion publique de la façon la plus choquante et lamentable qui soit en assénant des contre-vérités envers les autorités chargées de l'enquête et en développant des théories complotiste et abracadabrantesques. Et la justice de ne point réagir à  ces calomnies proférées par un proche avec le concours d'un éditeur et relayées par les médias comme s'il pouvait subsister plusieurs vérités et contre-vérités après les conclusions criminalistiques auxquelles sont parvenus les enquêteurs. Au-delà de la culture  et de l'éducation familiale, le déni de réalité ne s'inoculerait-il pas comme un virus, un gène, une malédiction, au point de se répercuter sur d'autres branches générationnelles ? Et cette crainte n'est pas qu'individuelle. Elle peut s'étendre à tout un peuple qui ferait le choix d'élire des dirigeants... délirants qui, en retour, n'auraient pas d'autre alternative pour donner foi à leurs récits extravagants et se maintenir au pouvoir que d'instaurer un régime fasciste, voire totalitaire. Hélas, les exemples présents et historiques en la matière ne manquent pas. Ô Seigneur, accorde nous ta protection en l'esprit sain(t) sans lequel nous ne sommes plus rien !

05 avril 2024

Frappe nucléaire: Sus à la frousse face à l'épouvantail russe !

Dans un précédent article (Dissuasion nucléaire + guerres hybrides: la stratégie triomphante des tyrans sur les démocraties), j'évoquais à quel point les régimes dictatoriaux dotés de l'arme nucléaire pouvaient menacer à hue et dia d'un emploi de leurs armes tactiques ou stratégiques contre leurs opposants non dotés aux seules fins de les effrayer et les paralyser pour les empêcher de s'opposer à leur politique de conquêtes bellicistes. Ainsi, on ne compte plus le nombre de fois où Vladimir Poutine a publiquement informé la Communauté internationale de ses diverses mises en alerte des forces nucléaires de son pays dans des moments particulièrement critiques où l'armée russe était à la peine. Il l'a fait une première fois le jour même où les chars russes sont entrés en Ukraine le 24 février 2022. Puis, il a réitéré plusieurs fois ses menaces afin de semer la discorde dans les opinions publiques occidentales selon les diverses aides que leurs politiciens s'apprêtaient à accorder en faveur de l'Ukraine. Mais, comme l'enfant qui s'amuse à crier au loup pour affoler les villageois, toutes les démocraties se sont bien rendues compte que les menaces de Poutine ne servaient pas à protéger les intérêts vitaux de la Russie, mais à lui rendre plus facile sa mission de conquête et semer au passage la zizanie au sein de l'UE, pour mieux l'affaiblir et la soumettre, alors qu'aucun Européen, y compris l'Ukraine, n'a jamais eu de velléités d'ingérence en Russie, ni ne souhaite la conquérir. Toutes ces menaces n'ont qu'un seul but: Servir les désirs mégalomaniaques du maître du Kremlin et satisfaire son hubris insatiable en terrorisant, voire en éliminant celles et ceux qui se mettent en travers de sa route et veulent se défendre de ses visées expansionnistes. Et force est de constater que le subterfuge poutinien n'a jusqu'à présent pas fonctionné et donc qu'il ne fonctionnera jamais pour sa plus grande déconvenue. Car, pour peu qu'on est compris un tant soit peu la psychologie poutinienne, notamment sa réaction lorsqu'il apprit que son meilleur mercenaire Evgueni Prigogine comptait marcher sur Moscou pour une explication quelque peu virile, et Poutine de s'enfuir immédiatement à l'approche du danger, l'on sait que si cet homme est capable de tuer beaucoup de monde par procuration, il semble avoir une peur bleue et viscérale de sa propre mort, démontrant que s'il est très dangereux politiquement, il est loin d'être fou, contrairement aux supputations que font certains commentateurs. Or, à ce jeu-là et mieux que quiconque, Poutine sait pertinemment que s'il décide en premier de faire usage de l'arme atomique contre l'Ukraine (Joe Biden le lui ayant rappelé sans ambiguïté en répétant: "Don't ! Don't ! Don't !"), et encore faudrait-il que sa chaîne de commandement lui fût loyal jusqu'au bout, c'est son arrêt de mort politique, voire physique, qu'il signe avant tout. Car, à l'instar de cette simple règle de jeu que tous les enfants des préaux d'école connaissent par cœur, "Un, deux, trois, Soleil" (notre seul astre nucléaire et bienfaiteur à la fois), le premier qui bougera aura perdu. Alors, Vladimir Vladimirovitch, t'es cap ou pas cap ? Car, faut-il le répéter encore et encore, aucune peur, ni effroi n'ont jamais permis d'éviter le danger. Celui d'une guerre exécrable mais nécessaire à laquelle les démocraties doivent se préparer et qui fit dire en 1938 à Winston Churchill au sujet de Daladier (ministre français des armées) et Chamberlain (1er ministre britannique) revenant de la conférence de Munich avec un air faussement apaisé : «Vous vouliez absolument la paix avec Adolf Hitler en sacrifiant votre honneur. Pour cette couardise, vous aurez à la fois le déshonneur et la guerre (jusqu'en 1945).» Et l'Histoire de lui avoir donné cent fois raison.



22 mars 2024

Anti-IVG et partisans de la peine de mort: Mêmes combats !


Voici les onze États (rouge pourpre) qui interdisent l'IVG et appliquent la peine de mort ou l'autorisent légalement: Alabama, Arkansas, Dakota du Sud, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississipi, Missouri, Oklahoma, Tennessee et Texas

Si le titre vous paraît incongru, voire paradoxal, il est pourtant l'exact reflet à 85% des États américains qui, se déclarant contre l'avortement et donc pour une protection absolue de l'embryon humain, n'hésitent pas à envoyer ad patres leurs pécheurs, comme si pour cette engeance-ci la vie humaine n'avait à cet instant plus aucune importance. Comment doit-on comprendre des positions politiques aussi irréconciliables au sein d'un même État ? D'un côté l'embryon humain doit être protégé alors qu'il ne peut être considéré comme une personne au sens juridique et social. De l'autre, le propre de l'institution judiciaire est précisément de juger des personnes vivantes, mais dans le cas des condamnés à mort, cette vie humaine n'a soudainement plus aucune valeur. On doit en conclure que le motif des anti-IVG de protéger la vie humaine sous toute ses formes est forcément fallacieux au moins au niveau d'un État politique qui se prétend démocratique, même s'il est possible individuellement que chaque partisan des deux camps ne soit pas identique. Pourtant, si le motif de protection de la vie humaine s'avère étrangement spécieux, comment sur un plan plus psychologique doit on comprendre cet acharnement de l'autre à vouloir décider à la place de son prochain de ce qui relève de ses droits personnels et inaliénables ? Autrement dit, comment une justice des hommes que l'on sait par nature corruptible et vulnérable s'arroge t-elle le droit de prononcer une sentence définitive et irrémédiable qui aboutit au meurtre d'État alors que, par ailleurs, ce même État décide que la vie humaine est sacrée ? À bien y réfléchir, il se confirme effectivement que les partisans de ces deux causes sont majoritairement les mêmes et que leurs réelles motivations ne soient pas aussi nobles qu'ils le prétendent: Plus que la vie humaine, ce qui les intéressent avant tout est de s'ingérer à tout prix dans la vie des autres afin de se valoriser et donc d'exister par une stigmatisation moralisatrice et des jugements de valeur qu'ils ne peuvent s'empêcher d'asséner de manière compulsive pour qu'enfin on les écoute, on les regarde et on les admire comme des démiurges pathologiques qu'ils sont en mal d'amour-propre et de reconnaissance. À coup sûr que ce sont les mêmes qui se rallient aux thèses complotistes et xénophobes d'un certain Donald Trump, également opposant à l'IVG, et qu'ils rêvent d'élire à nouveau à la présidence des États-Unis. «Vanité des vanités. Tout n'est que vanité.» (Qo 1:2)